Summary: | Les monuments funéraires attiques classiques, pour la plupart conventionnels, rendent hommage, à travers la composition iconographique choisie et l’épigramme funéraire, au défunt ou à la défunte. Toutefois, dans certains cas, l’étude des relations entre le relief figuré et l’inscription révèle desprincipes de structuration qui dépassent ce caractère conventionnel, en cherchant à rétablir un dialogue rompu, en particulier entre époux. Le séma est précisément un objet de médiation entre les vivants et les morts, qu’il s’agisse des proches du défunt, ou des passants se trouvant face à ce lieu mémoriel. Un tiers peut en effet intervenir dans ce dépassement de frontière entre vivants et morts au sein d’un dispositif de communication virtuel : il s’agit du passant, invité à contempler ces figures éternellement figées et à lire à haute voix le contenu de l’épigramme pour redonner un souffle à la voix des disparus. Plusieurs types de dialogues se mettent ainsi en place, à la fois entre plusieurs éléments visuels du bas-relief, mais aussi entre l’iconographie et l’inscription funéraire. Les choix énonciatifs des épigrammes sont également déterminants. Nous verrons que ces dialogues sont particulièrement intéressants dans le cas de trois exemples de dialogues entre époux, à la fois au niveau de la représentation figurée et de l’inscription funéraire.
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