La chaîne opératoire a 70 ans : qu’en ont fait les préhistoriens français
L’article porte sur l’origine et le développement de l’école française de technologie préhistorique. En remontant aux sources, les auteurs montrent comment la chaîne opératoire, concept proposé par A. Leroi-Gourhan, ethnologue et préhistorien, a d’abord été développé par les ethnologues puis appliq...
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Format: | Article |
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Published: |
University of Edinburgh
2017-09-01
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Series: | Journal of Lithic Studies |
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Online Access: | http://journals.ed.ac.uk/lithicstudies/article/view/2539 |
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doaj-930ca49d56b04344bd7e84af7a69e75b2020-11-24T22:01:16ZengUniversity of EdinburghJournal of Lithic Studies2055-04722017-09-014210.2218/jls.v4i2.25392539La chaîne opératoire a 70 ans : qu’en ont fait les préhistoriens françaisFrançoise AudouzeClaudine Karlin L’article porte sur l’origine et le développement de l’école française de technologie préhistorique. En remontant aux sources, les auteurs montrent comment la chaîne opératoire, concept proposé par A. Leroi-Gourhan, ethnologue et préhistorien, a d’abord été développé par les ethnologues puis appliqué à l’étude du lithique préhistorique en liaison avec eux. La découverte du site de plein air de Pincevent a permis à Leroi-Gourhan de développer ses idées quant à une approche ethnographique d’une occupation préhistorique et les remontages de silex qui restituent les séquences de débitages ont été pour la première fois utilisées de façon systématique. La lecture de ces remontages a conduit à développer le concept de chaîne opératoire. Parallèlement J. Tixier concevait une méthode d’étude spécifiquement adaptée à l’analyse des productions taillées lithiques en s’appuyant sur la lecture de débitages expérimentaux pratiqués par son équipe. La mise en commun des idées développées par Tixier et son équipe et par le laboratoire d’Ethnologie préhistorique de Leroi-Gourhan, la pratique de l’expérimentation, de la taille du silex et des remontages de nucléus a conduit à des développements qui ont porté d’abord sur les techniques et méthodes de taille. Puis cette coopération a permis d’affiner une identification des niveaux de compétence, de l’apprentissage à la haute performance, puis, au delà, une reconnaissance des individus tailleurs à partir de caractéristiques idiosyncratiques de débitage. S’ouvrait ainsi le chemin vers l’analyse du domaine économique et enfin des domaines cognitif et social à partir de l’organisation spatiale d’habitats du Paléolithique supérieur. Le concept et tous les champs de recherche qu’ouvrait son application ont ensuite été adoptés dans d’autres domaines que le lithique : l’os, la céramique, le métal, l’archéozoologie et le funéraire, impliquant le développement de critères appropriés et de techniques d’observation et d’expérimentation adaptées au matériau ou aux pratiques. Tout en s’appuyant sur les acquis, deux démarches récentes portant sur le moyen et long terme ouvrent de nouvelles pistes. Flexibilité, vision dynamique des processus et connexion structurelle de la sphère technique à toutes les dimensions humaines font de la chaîne opératoire une efficace machine à penser les processus de production et leur place dans la société. http://journals.ed.ac.uk/lithicstudies/article/view/2539opératoire ; économie du débitage ; économie de la matière première ; expérimentation ; méthode ; remontage mental ; savoir-faire ; système technique ; technique |
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Françoise Audouze Claudine Karlin |
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L’article porte sur l’origine et le développement de l’école française de technologie préhistorique. En remontant aux sources, les auteurs montrent comment la chaîne opératoire, concept proposé par A. Leroi-Gourhan, ethnologue et préhistorien, a d’abord été développé par les ethnologues puis appliqué à l’étude du lithique préhistorique en liaison avec eux.
La découverte du site de plein air de Pincevent a permis à Leroi-Gourhan de développer ses idées quant à une approche ethnographique d’une occupation préhistorique et les remontages de silex qui restituent les séquences de débitages ont été pour la première fois utilisées de façon systématique. La lecture de ces remontages a conduit à développer le concept de chaîne opératoire. Parallèlement J. Tixier concevait une méthode d’étude spécifiquement adaptée à l’analyse des productions taillées lithiques en s’appuyant sur la lecture de débitages expérimentaux pratiqués par son équipe. La mise en commun des idées développées par Tixier et son équipe et par le laboratoire d’Ethnologie préhistorique de Leroi-Gourhan, la pratique de l’expérimentation, de la taille du silex et des remontages de nucléus a conduit à des développements qui ont porté d’abord sur les techniques et méthodes de taille. Puis cette coopération a permis d’affiner une identification des niveaux de compétence, de l’apprentissage à la haute performance, puis, au delà, une reconnaissance des individus tailleurs à partir de caractéristiques idiosyncratiques de débitage. S’ouvrait ainsi le chemin vers l’analyse du domaine économique et enfin des domaines cognitif et social à partir de l’organisation spatiale d’habitats du Paléolithique supérieur.
Le concept et tous les champs de recherche qu’ouvrait son application ont ensuite été adoptés dans d’autres domaines que le lithique : l’os, la céramique, le métal, l’archéozoologie et le funéraire, impliquant le développement de critères appropriés et de techniques d’observation et d’expérimentation adaptées au matériau ou aux pratiques. Tout en s’appuyant sur les acquis, deux démarches récentes portant sur le moyen et long terme ouvrent de nouvelles pistes.
Flexibilité, vision dynamique des processus et connexion structurelle de la sphère technique à toutes les dimensions humaines font de la chaîne opératoire une efficace machine à penser les processus de production et leur place dans la société.
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