Summary: | Introduite en Amérique du Nord en 1883, la truite brune (Salmo trutta) a été ensemencée pour la première fois au Québec en 1890. Ce n'est cependant qu'au début des années 1950 qu'elle a commencé à susciter l'intérêt des aménagistes et des pêcheurs québécois en raison de sa tolérance plus grande que celle des ombles indigènes (Salvelinus spp) aux températures élevées et à la compétition interspécifique. Au Québec, elle n'est actuellement implantée que dans la partie sud-ouest du bassin versant du fleuve Saint-Laurent. La découverte, en 1965, de la présence de l'espèce dans les eaux de la plaine de Montréal, considérées comme peu appropriées aux exigences des salmonidés, est à l'origine d'un programme d'ensemencement soutenu dans le fleuve Saint-Laurent et dans la partie aval de certains de ses tributaires. En dépit des températures estivales relativement élevées (max. > 25°C) et de la présence de populations de poissons abondantes et diversifiées, la survie de la truite brune dans ces eaux est excellente et sa croissance est rapide. Ses performances à la pêche sportive sont bonnes en termes de succès, de taille et de fréquence des retours des poissons ensemencés. La fraye a été observée en plusieurs occasions. Cependant, l'analyse récente des statistiques de capture d'un groupe de pêcheurs volontaires confirme l'hypothèse d'une contribution significative des ensemencements à la récolte et suggère même la possibilité d'une contribution négligeable de la reproduction naturelle. Les possibilités d'introduction
de la truite brune sont limitées par des mesures réglementaires qui visent à protéger l'intégrité des communautés aquatiques établies au nord du 46e degré de latitude Nord. Toutefois, vu que l'espèce, à l'instar de plusieurs autres salmonidés non indigènes, est déjà présente dans les bassins des Grands Lacs, du fleuve Saint-Laurent et de divers cours d'eau de plusieurs provinces et états de la Côte Atlantique, il paraît probable qu'elle s'établira dans les tributaires de l'estuaire et du Golfe du Saint-Laurent, où elle pourrait éventuellement entrer en interaction avec les peuplements anadromes et dulcicoles de saumon atlantique (Salmo salar), d'omble de fontaine (Salvelinus fontinalis) et d'omble chevalier (Salvelinus salvelinus).
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