Summary: | <p>L'article examine les configurations du rapport sensoriel de l'individu à la ville dans les nouvelles en trois lignes, forme littéraire créée par Félix Fénéon en 1906 et réactivée récemment dans le cadre de la production de micronouvelles. Ses principales caractéristiques formelles (réécriture de faits divers, écriture de liste, narrativité, valeur référentielle) et thématiques (l'action consistant en un événement soudain qui survient par hasard) isolent le choc comme figure axiale de ces textes. Nous abordons le choc à travers le concept aristotélicien de <em>tuché</em> en tant que manifestation du réel contingent et imprévisible (Lacan) ; et aussi, avec Benjamin, comme la sensation qui caractérise la modernité. La ville étant la matérialisation de celle-ci, l'analyse des variations du choc dans quelques nouvelles de Fénéon et de ses disciples contemporains conduit à lire l'expérience de la ville comme une expérience traumatique, aussi bien physique que psychique, dans laquelle sentir la ville, c'est déjà la ressentir.</p> <p> </p> <p>mots-clé : nouvelles en trois lignes, ville, choc, réel, corps, modernité</p> <p> </p> <p>This paper wishes to examine the configurations of the sensorial relationship between the individual and the city in the <em>nouvelles en trois lignes</em>, a literary form created by Félix Fénéon in 1906, which has been lately reactivated in the context of contemporary flash fiction production. Its major characteristics, either formal (<em>faits divers</em> rewriting, <em>écriture de liste</em>, narrativity, referenciality) or thematic (the action consists of an unexpected event), identify shock as the key figure organizing these texts. I approach shock through the Aristotelian and Lacanian concepts of <em>tuché</em> as the disclosure of the real in its contingence and unpredictability as well as through the Benjaminian perception of shock as the defining sensation of modernity. The city materializes this concept, thus analysing the variations of shock in some nouvelles by Fénéon, and also by his contemporary followers, leads to the reading of the urban experience as a traumatic one (both physically and psychically), through which feeling the city is already re-feeling (and resenting) it.</p> <p> </p> <p>key-words : <em>nouvelles en trois lignes</em>, city, shock, real, body, modernity</p><p> </p><p><strong>DOI: </strong> https://doi.org/10.47295/mren.v2i1.434</p><p> </p>
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