Summary: | Les comportements d’émigration et d’utilisation de l’espace développés par des civelles ont été observés dans des bacs et plans d’eau expérimentaux. Dans les bacs accueillant 55 ind./m2 sans possibilité d’émigration, la densité d’abris végétaux a été contrôlée (densités d’abris basse, 2 tiges de végétation artificielle par bac ou haute, 9 tiges par bac) et le suivi a duré 2 mois et demi. Dans les plans d’eau ouverts, la densité de civelles introduites a été définie selon plusieurs modalités (1,6 - 6 - 9 et 12 ind./m2) et le suivi a duré 1 mois et demi. En bacs, après une période de 5 à 6 jours, les abris sont fortement recherchés pendant environ 6 semaines, les individus montrant alors une forte grégarité. Cette dernière disparaît ensuite, les abris sont alors moins recherchés et des comportements agressifs font leur apparition. En plans d’eau, les sorties concernent en moyenne 17 % du stock initial (mini = 7 %, maxi = 35 %), interviennent rapidement et sont presque toutes dirigées vers l’amont. Leur intensité ne dépend pas de la densité initiale et apparaît plus importante dans les bassins sans herbier. Les tailles et poids moyens des émigrants sont plus importants que ceux du lot initial. Au terme du suivi, la croissance apparaît forte, hétérogène et associée à une faible survie dans les plans d’eau peu ou moyennement alevinés. Elle apparaît plus faible, homogène et associée à une bonne survie dans les bassins à forte densité initiale. Ces observations sont compatibles avec l’expression d’un comportement grégaire en condition de densité importante, comportement favorisant une croissance homogène, ayant pour conséquence de retarder l’apparition d’actes agressifs. Au contraire, dans des contextes de faible densité, l’expression rapide du potentiel de croissance de quelques individus favoriserait l’apparition d’actes agressifs.
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