Imaginer, monter : la mémoire inachevée d’Auschwitz selon Georges Didi-Huberman

Écorces de Georges Didi-Huberman est le « récit-photo » d’une déambulation à Auschwitz-Birkenau en juin 2010. Il y interroge quelques lambeaux du présent qu’il fallait photographier pour voir ce qui survit de la mémoire d’Auschwitz, ce qui pourrait mettre en œuvre le désir de ne pas en rester au deu...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Adina Balint-Babos
Format: Article
Language:English
Published: Association des Professeur-e-s de Français des Universités et Collèges Canadiens (APFUCC) 2014-12-01
Series:Voix Plurielles
Subjects:
Online Access:http://brock.scholarsportal.info/journals/voixplurielles/article/view/1097
Description
Summary:Écorces de Georges Didi-Huberman est le « récit-photo » d’une déambulation à Auschwitz-Birkenau en juin 2010. Il y interroge quelques lambeaux du présent qu’il fallait photographier pour voir ce qui survit de la mémoire d’Auschwitz, ce qui pourrait mettre en œuvre le désir de ne pas en rester au deuil crispé du lieu. Cet article explore l’inachevé comme métaphore de l’écorce : d’une part, un morceau d’arbre, un « bout de texte », un fragment ; et d’autre part, une image, une surface pelliculaire qui ne couvre pas, mais se détache d’un corps. Qu’est-ce qu’on peut attendre d’une photo d’un morceau d’écorce de bouleau dans un endroit comme Birkenau ? J’analyse ainsi la question du montage entre texte et image, du partiel, de la production de « petites vérités » en tant qu’inachèvement d’un espace mémoriel. To Imagine and to Mount: the Unfinished Memory of Auschwitz according to Georges Didi-Huberman ABSTRACT Écorces by Georges Didi-Huberman is the “récit-photo” of a wandering experience through the camps of Auschwitz-Birkenau in June 2010. The author takes photographs of some pieces of birch bark and reflects on what remains of Auschwitz today. Does this gesture have the power to shift him from mourning? In this article, I study the “inachevé” (the act of un-finishing) as a metaphor of the birch bark: on the one hand, this is a small part of a tree, a part of a text, a fragment; on the other hand, this is an image in our memory, a precarious surface that is detached from a body (of a tree). What to expect of a photographed piece of birch bark in such a place like Birkenau? I thus analyze the question of mounting (le montage) pieces of text and images, the idea of the partial and the production of “small truths” as figures of the unfinished space of our memory.
ISSN:1925-0614