Summary: | L’objectif de cet article est de montrer qu’il existe des liens spécifiques entre les associations sémantiques des lexies des émotions et les schémas syntaxiques dans lesquels celles-ci se retrouvent. Nous étudions les collocations des lexies nominales, verbales et adjectivales de deux champs lexicaux : surprise et déception. Nous partons de la théorie du Lexical priming de Hoey dont nous souhaitons développer et approfondir les propositions. Nous faisons l’hypothèse que les associations entre base et collocatif qui expriment des dimensions sémantiques ont des préférences pour des positions et, de là, pour des fonctions syntaxiques spécifiques. Cette étude se fonde sur une vaste étude de corpus et exploite des calculs statistiques comme celui de log likelihood qui permet de mesurer la spécificité des collocatifs d’une lexie pivot dans un corpus. Nous proposons une analyse systématique des relations syntaxiques privilégiées correspondant à quatre dimensions sémantiques : l’intensité, l’aspect, la causativité et la manifestation. Nous observerons ces phénomènes pour le français, et montrerons que les collocations relevées en anglais, espagnol et allemand se comportent de façon similaire. Nous aboutirons à la conclusion que les collocations présentent effectivement des préférences marquées ou inversement des « aversions » pour des constructions syntaxiques particulières, et ce dans les quatre langues étudiées.
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