Summary: | Les transformations contemporaines traversant les sphères professionnelles de la communication, et se construisant notamment autour du numérique, paraissent nombreuses et potentiellement de grande ampleur, bien qu’il demeure difficile d’en délimiter les contours avec certitude. Dans ces métiers, les conditions d’emploi et les conditions de travail changent graduellement, non sans faire écho à des changements touchant l’ensemble des sociétés, et semblent s’accompagner de réactions diverses, parfois équivoques de la part des différentes catégories d’acteurs. Dans cet article, nous interrogeons les métiers de la communication comme résistances, reflets et accélérations de ces transformations qui les dépassent, afin d’aborder trois propositions principales de travail : le transfert de responsabilités – économiques comme éthiques – à la charge des travailleurs et travailleuses ; la construction de la flexibilité comme idéal au sein d’un entrepreneuriat de soi ; la déstabilisation des carrières au profit d’une mise en avant d’une valeur ajoutée à l’offre de travail. Ensemble, ces mutations au sein des sphères de la communication apparaissent comme une traduction, à la fois reprise et interprétation spécifique, des exigences du capitalisme néolibéral.
Contemporary transformations of labour in the different professional spheres of communication, which are increasingly taking ground in the digital landscape, appear to be emerging on a potentially large scale, although the precise nature and forms of these transformations remain to be studied more closely. Working conditions and modes of employment are gradually changing, echoing larger societal trends, and are met with different, sometimes equivocal reactions. In this article, we look at communication work as a site where these transformations are reflected, resisted and accelerated. We formulate three research avenues: 1) a transfer of responsibility – both of an economic and ethical nature – from the organisations to the workers; 2) the presentation of flexibility as a new ideal in a movement favouring self-entrepreneurship; 3) a destabilization of careers and employment trajectories that puts forward the need for workers to demonstrate their added value and expertise. We argue that, taken together, these transformations that are taking place in communication spheres of work can be considered as translations – both picking up and offering specific interpretations of – neoliberal capitalism and its pressures.
|