Choses vues, choses lues : le reportage à l'épreuve de l'intertexte

Le reportage qui s’impose dès la Belle Epoque comme le genre phare de la grande presse d’information, est en passe de devenir durant l’entre-deux-guerres un nouveau genre litté­raire : la tentation de l’enquête touche alors un nombre considérable d’é...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Myriam Boucharenc
Format: Article
Language:fra
Published: Laboratoire Interdisciplinaire Récits Cultures Et Sociétés 2006-09-01
Series:Cahiers de Narratologie
Online Access:http://journals.openedition.org/narratologie/320
Description
Summary:Le reportage qui s’impose dès la Belle Epoque comme le genre phare de la grande presse d’information, est en passe de devenir durant l’entre-deux-guerres un nouveau genre litté­raire : la tentation de l’enquête touche alors un nombre considérable d’écrivains et non des moindres – Colette, Cendrars, Dorgelès, Carco, Soupault, Vailland... – pour n’en citer que quelques-uns. L’ambiguïté du genre tient notam­ment à sa double postulation, l’une vers la littéralité (la soumission à la « chose vue »), l’autre vers la littérarité : la chose « écrite » mais aussi « lue ». Partant, le reportage entre­tient un rapport hésitant et duplice avec le jeu intertextuel qui, variablement assumé, semble remplir différentes fonctions parmi lesquelles une fonction polémique (de démar­cation par rapport aux genres mitoyens du roman d’aventures et du récit de voyage), une fonction poétique s’exerçant dans le paradigme restreint d’un genre à la recherche de ses rituels d’écriture propres, une fonction génétique enfin, dans la mesure où l’œuvre de l’écrivain bien souvent s’amorce, se poursuit ou se réfléchit dans l’écriture du reportage.
ISSN:0993-8516
1765-307X