Ressources naturelles et seconde occupation coloniale du Sahara espagnol, 1959-1975

L’intérêt de l’Espagne, en tant que métropole, pour sa colonie du Sahara espagnol s’est renforcé à la fin des années 1960 quand de riches gisements de phosphate y ont été découverts. Cela a coïncidé avec les pressions exercées par les Nations unies pour accélérer le processus de décolonisation en Af...

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Bibliographic Details
Main Authors: Alicia Campos Serrano, Violeta Trasosmontes
Format: Article
Language:fra
Published: Équipe Monde Arabe Méditerranée 2015-01-01
Series:Les Cahiers d’EMAM
Subjects:
Online Access:http://journals.openedition.org/emam/811
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description L’intérêt de l’Espagne, en tant que métropole, pour sa colonie du Sahara espagnol s’est renforcé à la fin des années 1960 quand de riches gisements de phosphate y ont été découverts. Cela a coïncidé avec les pressions exercées par les Nations unies pour accélérer le processus de décolonisation en Afrique, ce qui a obligé le gouvernement espagnol à mettre en place une politique de « provincialisation ». Malgré l’argument selon lequel l’incorporation de cette province au territoire national faisait disparaître le caractère colonial de la domination espagnole sur le Sahara, la relation coloniale a non seulement perduré, mais elle s’est renforcée. En effet, la provincialisation a favorisé une plus grande pénétration de l’influence de l’administration coloniale dans les structures politiques et sociales locales, ce qui, en fait, correspond à une « deuxième occupation » du territoire. D’importants investissements ont alors été réalisés et ont contribué tant à la sédentarisation de la population (nomade) autochtone qu’à l’arrivée de populations en provenance de la péninsule ibérique, deux mouvements qui se sont effectués en renforçant les inégalités et la fragmentation sociale. Ces transformations ont progressivement donné naissance à des mouvements sociaux et politiques qui ont fini par revendiquer l’indépendance. En réponse, l’État espagnol a procédé à différents « essais » politiques et législatifs. Cependant, les tensions dans le territoire, la fin du régime franquiste, les revendications marocaines et les pressions internationales ont précipité un conflit qui, presque 40 ans plus tard, n’est pas encore résolu.
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