Summary: | Les registres ont été envisagés comme des entités discrètes, en particulier dans les approches qui voient le vernaculaire comme obéissant à des règles distinctes du français normé (Massot et Rowlett 2013). C’est au débat concernant la relation discrète ou continue entre les registres que contribue ce travail. Il propose de nouvelles données quant à l’impact du registre d’un échange sur le comportement des marqueurs de fonctions syntaxiques. En effet, dans certaines configurations comme les subordonnées relatives, les marqueurs de différentes fonctions (qui, que, où) suivent une hiérarchie d’accessibilité au sens de Keenan et Comrie (1977) : le relatif sujet est par exemple le plus fréquent de tous les relatifs utilisés. Cependant, selon des travaux récents, tout en restant dominante, la prépondérance relative du marqueur sujet diminue à mesure qu’augmente le degré de proximité de l’échange. Cette corrélation originale entre poids des marqueurs par fonction et degré de proximité des échanges (au sens de Koch et Oesterreicher 2001) est testée pour les pronoms clitiques. Les données dégagées confirment qu’un échange de proximité entraîne un écart moins important entre les marqueurs des fonctions. La conséquence en est que les registres constituent une réalité non pas discrète, mais continue.
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