Summary: | Le destin du professeur Emile Benveniste (1902-1976), tout comme celui de son
œuvre, semble devoir se voir partagé entre l’un et l’autre côté de la rue Saint-
Jacques : la grammaire comparée des langues indo-européennes à l’ÉPHE et la
linguistique générale au Collège de France.
La lecture que nous proposons veut tenter de faire du dernier ouvrage de
Benveniste, le « Vocabulaire des institutions indo-européennes » (1969), le lieu
dans lequel l’unité de son approche aux fait de langage se retrouve toute armée
et parfaitement accomplie.
Une telle démarche n’est pas nouvelle : elle a été déjà efficacement argumentée
par les interprètes les plus attentifs au côté technique historico-comparatif des
programmes de recherche de Benveniste, ayant indiqué les voies d’une continuité
substantielle. C’est poursuivant cette même approche qu’on se propose,
particulièrement, d’en retrouver les pas à travers l’étude des notes manuscrites
témoignant de l’analyse d’une aire terminologique particulière, celle du « savoir
», qui n’apparaît pas dans le « Vocabulaire », mais qui en partage la genèse, le
milieu et la méthode.
L’analyse de ces notes manuscrites nous permet non seulement de jeter un regard
sur l’habitude de travail de Benveniste aux prises avec des questions relevant
de la lexicographie, mais elle est à même aussi d’étendre, au-delà de l’imprimé,
notre connaissance de son œuvre et de contribuer notamment à reconstituer l’image
de la dernière période de son activité.
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