Existe-t-il une signification sociale stable et univoque de la palatalisation/affrication en français ? Étude sur la perception de variantes non standard

D’après les recherches récentes en sociophonétique, la palatalisation et/ou l’affrication des consonnes dentales /t, d/ devant les voyelles fermées /i, y/, fréquemment considérées par les phonéticiens comme des traits non-standards caractéristiques, en France hexagonale, d’une manière de parler des...

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Bibliographic Details
Main Authors: Lehka-Lemarchand Iryna, Candea Maria, Trimaille Cyril
Format: Article
Language:English
Published: EDP Sciences 2012-07-01
Series:SHS Web of Conferences
Online Access:http://dx.doi.org/10.1051/shsconf/20120100122
id doaj-7508bbf35edb4978bc4af1b62665b2f2
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spelling doaj-7508bbf35edb4978bc4af1b62665b2f22021-03-02T11:00:55ZengEDP SciencesSHS Web of Conferences2261-24242012-07-0112249226210.1051/shsconf/20120100122Existe-t-il une signification sociale stable et univoque de la palatalisation/affrication en français ? Étude sur la perception de variantes non standardLehka-Lemarchand IrynaCandea MariaTrimaille CyrilD’après les recherches récentes en sociophonétique, la palatalisation et/ou l’affrication des consonnes dentales /t, d/ devant les voyelles fermées /i, y/, fréquemment considérées par les phonéticiens comme des traits non-standards caractéristiques, en France hexagonale, d’une manière de parler des classes populaires, sont actuellement largement employées en français par les locuteurs appartenant aux classes moyennes, voire supérieures; la diffusion de ce trait pourrait constituer un changement phonétique en cours. L’objectif de notre étude est de vérifier dans quelle mesure la palatalisation et/ou l’affrication influencent, consciemment ou non, l’évaluation et la catégorisation des productions des locuteurs par des auditeurs de deux grandes villes françaises : Paris et Grenoble. Soucieux de rapprocher notre expérience perceptive de l’écoute en conditions naturelles, nous avons opté pour des stimulus assez longs et pour une consigne permettant de susciter les évaluations des auditeurs sans focaliser leur attention sur le phénomène étudié. Les stimulus consistent en plusieurs lectures par différents locuteurs d’une même dépêche radiophonique, comportant plusieurs contextes possibles de palatalisation/affrication. Les résultats obtenus suggèrent que la palatalisation/affrication ne serait suffisamment saillante ou stéréotypique pour qu'elle puisse, à elle seule, susciter des attributions négatives, conscientes ou non, et entrainer des évaluations négatives, au moins de la part des auditeurs âgés de moins de 25 ans. En effet, l’évaluation d’une séquence de parole par les juges dépend fortement du contexte global de celle-ci, et la perception de la palatalisation/affrication semble être le résultat d’une corrélation complexe avec d’autres variables réalisées. La prise en compte de cette corrélation complexe nous amène à défendre une approche permettant de pondérer le « poids » des différents traits de prononciation dans la catégorisation d'un énoncé comme (in)acceptable dans un contexte donné. http://dx.doi.org/10.1051/shsconf/20120100122
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description D’après les recherches récentes en sociophonétique, la palatalisation et/ou l’affrication des consonnes dentales /t, d/ devant les voyelles fermées /i, y/, fréquemment considérées par les phonéticiens comme des traits non-standards caractéristiques, en France hexagonale, d’une manière de parler des classes populaires, sont actuellement largement employées en français par les locuteurs appartenant aux classes moyennes, voire supérieures; la diffusion de ce trait pourrait constituer un changement phonétique en cours. L’objectif de notre étude est de vérifier dans quelle mesure la palatalisation et/ou l’affrication influencent, consciemment ou non, l’évaluation et la catégorisation des productions des locuteurs par des auditeurs de deux grandes villes françaises : Paris et Grenoble. Soucieux de rapprocher notre expérience perceptive de l’écoute en conditions naturelles, nous avons opté pour des stimulus assez longs et pour une consigne permettant de susciter les évaluations des auditeurs sans focaliser leur attention sur le phénomène étudié. Les stimulus consistent en plusieurs lectures par différents locuteurs d’une même dépêche radiophonique, comportant plusieurs contextes possibles de palatalisation/affrication. Les résultats obtenus suggèrent que la palatalisation/affrication ne serait suffisamment saillante ou stéréotypique pour qu'elle puisse, à elle seule, susciter des attributions négatives, conscientes ou non, et entrainer des évaluations négatives, au moins de la part des auditeurs âgés de moins de 25 ans. En effet, l’évaluation d’une séquence de parole par les juges dépend fortement du contexte global de celle-ci, et la perception de la palatalisation/affrication semble être le résultat d’une corrélation complexe avec d’autres variables réalisées. La prise en compte de cette corrélation complexe nous amène à défendre une approche permettant de pondérer le « poids » des différents traits de prononciation dans la catégorisation d'un énoncé comme (in)acceptable dans un contexte donné.
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