Industrie néolithique de longues lames en obsidienne, l’exemple d’Aknashen-Khatunarkh (Arménie, début du VIe millénaire) : sur la piste des premiers débitages par pression
Aknashen (autrefois appelé Khatunakh) est un petit village néolithique de la vallée de l’Ararat localisé à 25 km de Erevan (capitale de l’Arménie) et à 5 km au sud-ouest d’Echmiadzin (Vagharshapat). Aknashen est également situé à seulement six kilomètres d’un autre village néolithique qui lui est c...
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Format: | Article |
Language: | English |
Published: |
University of Edinburgh
2017-09-01
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Series: | Journal of Lithic Studies |
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doaj-73e3af1be29d40578baf7007987d3e232020-11-24T21:32:29ZengUniversity of EdinburghJournal of Lithic Studies2055-04722017-09-014210.2218/jls.v4i2.25422542Industrie néolithique de longues lames en obsidienne, l’exemple d’Aknashen-Khatunarkh (Arménie, début du VIe millénaire) : sur la piste des premiers débitages par pressionJacques Chabot Aknashen (autrefois appelé Khatunakh) est un petit village néolithique de la vallée de l’Ararat localisé à 25 km de Erevan (capitale de l’Arménie) et à 5 km au sud-ouest d’Echmiadzin (Vagharshapat). Aknashen est également situé à seulement six kilomètres d’un autre village néolithique qui lui est contemporain : Aratashen, site pour lequel nous avons récemment publié une étude tehnologique du matériel lithique en obsidienne. Des fouilles ont eu lieu chaque année à Aknashen depuis 2004. En ce qui concerne le matériel lithique, ces travaux ont permis de mettre au jour deux chaînes opératoires principales de matériel en obsidienne (matière très abondante dans cette région) : l’une est peu élaborée sur éclats (expedient tools) et l’autre concerne la confection de longues lames régulières selon plusieurs techniques de débitage. Le présent article portera sur l’industrie laminaire de longues lames régulières obtenues par différentes techniques : pression debout à la béquille, pression au levier et percussion indirecte. La ou les chaînes opératoires qui concernent ces artefacts ne peuvent être reconstituées en entier puisque des éléments manquent et nous ne pouvons pas savoir de façon absolue si par exemple les fines lames débitées par pression à la béquille ont été obtenues après le débitage et la réduction progressive de nucléus d’abord taillés par percussion indirecte, puis par pression au levier. Mais même si divers facteurs nous échappent, dont aussi notamment les lieux exacts où s’est déroulé le débitage, même si la présence d’une panoplie de produits de débitage laisse présumer que le tout se soit déployé en tout ou en partie sur le site, une étude attentive de ce matériel a permis de diagnostiquer les techniques utilisées, mais aussi d’observer le grand niveau de savoir-faire des spécialistes qui ont effectués ce travail de pointe. De façon générale, la pression à la béquille, ainsi que la percussion indirecte, sont les deux techniques d’obtention de longues lames les mieux connues, alors que la pression au levier, même si identifiées dans plusieurs cultures du Néolithique à l’Âge du bronze a fait l’objet de peu d’études de ce genre jusqu’ici. Non seulement ce savoir-faire de haut niveau gagne-t-il à être connu d’un point de vue technologique, mais la reconnaissance du débitage par pression au levier, peut justement constituer un marqueur culturel précieux pour en arriver à caractériser des cultures, des échanges et éventuellement des mouvements ou contacts entre populations. Dans le cadre de cet article, les principaux spécimens liés à l’identification de chaque technique seront présentés, décrits et commentés et ce matériel sera replacé dans une perspective plus large pour la compréhension de cette culture et de ses origines, autant d’un point de vue de l’histoire des techniques et des savoir-faire que pour la connaissance des origines de ce Néolithique encore mal connu. Comme ces recherches sont encore relativement jeunes, bien des aspects sont encore à confirmer et ceci fait partie de travaux qui se poursuivront dans les années à venir. http://journals.ed.ac.uk/lithicstudies/article/view/2542technologie lithique; chaîne opératoire; savoir-faire technologique; Neolithique; obsidienne; Caucase; Mésopotamie du nord |
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Aknashen (autrefois appelé Khatunakh) est un petit village néolithique de la vallée de l’Ararat localisé à 25 km de Erevan (capitale de l’Arménie) et à 5 km au sud-ouest d’Echmiadzin (Vagharshapat). Aknashen est également situé à seulement six kilomètres d’un autre village néolithique qui lui est contemporain : Aratashen, site pour lequel nous avons récemment publié une étude tehnologique du matériel lithique en obsidienne.
Des fouilles ont eu lieu chaque année à Aknashen depuis 2004. En ce qui concerne le matériel lithique, ces travaux ont permis de mettre au jour deux chaînes opératoires principales de matériel en obsidienne (matière très abondante dans cette région) : l’une est peu élaborée sur éclats (expedient tools) et l’autre concerne la confection de longues lames régulières selon plusieurs techniques de débitage. Le présent article portera sur l’industrie laminaire de longues lames régulières obtenues par différentes techniques : pression debout à la béquille, pression au levier et percussion indirecte. La ou les chaînes opératoires qui concernent ces artefacts ne peuvent être reconstituées en entier puisque des éléments manquent et nous ne pouvons pas savoir de façon absolue si par exemple les fines lames débitées par pression à la béquille ont été obtenues après le débitage et la réduction progressive de nucléus d’abord taillés par percussion indirecte, puis par pression au levier. Mais même si divers facteurs nous échappent, dont aussi notamment les lieux exacts où s’est déroulé le débitage, même si la présence d’une panoplie de produits de débitage laisse présumer que le tout se soit déployé en tout ou en partie sur le site, une étude attentive de ce matériel a permis de diagnostiquer les techniques utilisées, mais aussi d’observer le grand niveau de savoir-faire des spécialistes qui ont effectués ce travail de pointe. De façon générale, la pression à la béquille, ainsi que la percussion indirecte, sont les deux techniques d’obtention de longues lames les mieux connues, alors que la pression au levier, même si identifiées dans plusieurs cultures du Néolithique à l’Âge du bronze a fait l’objet de peu d’études de ce genre jusqu’ici. Non seulement ce savoir-faire de haut niveau gagne-t-il à être connu d’un point de vue technologique, mais la reconnaissance du débitage par pression au levier, peut justement constituer un marqueur culturel précieux pour en arriver à caractériser des cultures, des échanges et éventuellement des mouvements ou contacts entre populations.
Dans le cadre de cet article, les principaux spécimens liés à l’identification de chaque technique seront présentés, décrits et commentés et ce matériel sera replacé dans une perspective plus large pour la compréhension de cette culture et de ses origines, autant d’un point de vue de l’histoire des techniques et des savoir-faire que pour la connaissance des origines de ce Néolithique encore mal connu. Comme ces recherches sont encore relativement jeunes, bien des aspects sont encore à confirmer et ceci fait partie de travaux qui se poursuivront dans les années à venir.
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