Summary: | A l’école maternelle, les enfants n’ont pas les compétences métalinguistiques qui
leur permettraient de convoquer aisément l’image du mot isolé, voire d’imaginer
ses contextes d’emplois ou ses différentes acceptions, comme peuvent le faire les
apprenants qui sont déjà des lecteurs-scripteurs. De ce fait, les travaux sur
l’apprentissage du lexique en contexte scolaire ne portent généralement pas sur la
période pré-élémentaire. Comment les élèves apprennent-ils le vocabulaire qu’on
leur présente au fil des séances disciplinaires ? Comment apprennent-ils des mots
nouveaux, ou comment apprennent-ils les emplois différents des mots qu’ils
connaissent déjà ? La communication présente les résultats de l’analyse d’un
corpus transcrit d’une analyse d’une quinzaine de séances de langage en grande et
en moyenne section. Elle montre que les procédures de reprise ou de reformulation
qui sont à l’origine de l’apprentissage du lexique reposent essentiellement sur
des mécanismes interactionnels, quel que soit le niveau des élèves. Plus les
élèves sont faibles plus, ils ont besoin du matériel verbal déjà présent dans les
échanges pour construire leurs propres interventions. Mais, c’est la même
procédure que mobilisent les meilleurs élèves, à ceci près qu’ils sont capables
aussi dans le même temps de l’appliquer à leur propre intervention. En s’appuyant
sur des éléments verbaux déjà donnés et en reformulant des propositions qu’ils ont
eux-mêmes construites, ils sont capables d’introduire dans des contextes adaptés
des termes nouveaux dans leur intervention. Ce faisant, ils construisent les
interventions les plus longues mais aussi qualitativement les plus intéressantes
sur le plan lexical. Mais qu’on ne se méprenne pas, pour l’ensemble des élèves,
c’est le développement de leurs compétences langagières, leur capacité à interagir
avec les autres, qui est toujours le moteur des procédures de réemploi des termes
au cours de la séance.
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