« parce que son papa, madame Grégory a fait un civet, un civet avec le papa » Sur les procédures d’apprentissage du lexique : reprise et reformulation en langage oral à l’école maternelle

A l’école maternelle, les enfants n’ont pas les compétences métalinguistiques qui leur permettraient de convoquer aisément l’image du mot isolé, voire d’imaginer ses contextes d’emplois ou ses différentes acceptions, comme peuvent le faire les apprenants qui sont déjà des lecteurs-scripteurs....

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Péroz Pierre
Format: Article
Language:English
Published: EDP Sciences 2014-07-01
Series:SHS Web of Conferences
Online Access:http://dx.doi.org/10.1051/shsconf/20140801221
Description
Summary:A l’école maternelle, les enfants n’ont pas les compétences métalinguistiques qui leur permettraient de convoquer aisément l’image du mot isolé, voire d’imaginer ses contextes d’emplois ou ses différentes acceptions, comme peuvent le faire les apprenants qui sont déjà des lecteurs-scripteurs. De ce fait, les travaux sur l’apprentissage du lexique en contexte scolaire ne portent généralement pas sur la période pré-élémentaire. Comment les élèves apprennent-ils le vocabulaire qu’on leur présente au fil des séances disciplinaires ? Comment apprennent-ils des mots nouveaux, ou comment apprennent-ils les emplois différents des mots qu’ils connaissent déjà ? La communication présente les résultats de l’analyse d’un corpus transcrit d’une analyse d’une quinzaine de séances de langage en grande et en moyenne section. Elle montre que les procédures de reprise ou de reformulation qui sont à l’origine de l’apprentissage du lexique reposent essentiellement sur des mécanismes interactionnels, quel que soit le niveau des élèves. Plus les élèves sont faibles plus, ils ont besoin du matériel verbal déjà présent dans les échanges pour construire leurs propres interventions. Mais, c’est la même procédure que mobilisent les meilleurs élèves, à ceci près qu’ils sont capables aussi dans le même temps de l’appliquer à leur propre intervention. En s’appuyant sur des éléments verbaux déjà donnés et en reformulant des propositions qu’ils ont eux-mêmes construites, ils sont capables d’introduire dans des contextes adaptés des termes nouveaux dans leur intervention. Ce faisant, ils construisent les interventions les plus longues mais aussi qualitativement les plus intéressantes sur le plan lexical. Mais qu’on ne se méprenne pas, pour l’ensemble des élèves, c’est le développement de leurs compétences langagières, leur capacité à interagir avec les autres, qui est toujours le moteur des procédures de réemploi des termes au cours de la séance.
ISSN:2261-2424