Comment financer le développement après la crise économique et financière
La crise a eu, sur les taux de croissance des pays en développement ou émergents, des effets plus dévastateurs que sur ceux des nations industrialisées. Alors que certains n’avaient pas les ressources nécessaires pour financer des mesures de relance assez vigoureuses, les grands pays émergents ont v...
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Institut de Hautes Études Internationales et du Développement
2011-03-01
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Series: | Revue Internationale de Politique de Développement |
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doaj-6969377e07ea4763812fc888381f2cd12020-11-24T23:56:51ZengInstitut de Hautes Études Internationales et du DéveloppementRevue Internationale de Politique de Développement1663-93751663-93912011-03-01219521310.4000/poldev.709Comment financer le développement après la crise économique et financièreBruno GurtnerLa crise a eu, sur les taux de croissance des pays en développement ou émergents, des effets plus dévastateurs que sur ceux des nations industrialisées. Alors que certains n’avaient pas les ressources nécessaires pour financer des mesures de relance assez vigoureuses, les grands pays émergents ont vite retrouvé le chemin de la reprise et sont actuellement les principaux moteurs de l’économie mondiale. L’effondrement des flux de capitaux privés a provoqué un déficit croissant dans le financement global du Sud. Et jusqu’à présent, pas plus l’augmentation des flux financiers publics que la lente reprise – depuis la fin 2009 – des apports de capitaux privés n’ont permis de compenser ces manques. L’ONU indique par ailleurs que le volume global des mouvements financiers des pays du Sud vers ceux du Nord dépasse celui des flux en sens contraire : le Sud continue de financer le Nord. Alors que l’on débat désormais d’une réforme de l’ordre économique et financier mondial, cela n’a pas encore été suivi d’effets suffisants pour les pays en développement. Les institutions financières internationales disposent bien de ressources accrues, mais les pays en développement y sont toujours sous-représentés. Le FMI et la Banque mondiale ont remis en question certains de leurs dogmes traditionnels, sans que l’on puisse parler à coup sûr de nouvelle politique. Il apparaît toujours plus évident que les impôts jouent un rôle central dans la mobilisation de ressources locales pour financer le développement et l’on reconnaît d’une manière générale qu’il faudra réformer dans ce sens la fiscalité des pays en développement. Cependant, l’aide technique des pays industrialisés en vue de réaliser ces réformes reste insuffisante. De même, il est de plus en plus admis que les impôts sont un instrument pour la construction de l’Etat (state-building), la démocratisation et la gouvernance. La lutte contre l’évasion fiscale à l’échelle internationale et les flux illicites de capitaux (illicit capital flows) a gagné en vigueur et l’on voit s’améliorer les échanges d’informations en matière fiscale. Mais les instruments novateurs et plus efficaces d’une transparence accrue ont de la peine à s’imposer face aux intérêts occultes de certains centres financiers.http://journals.openedition.org/poldev/709 |
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La crise a eu, sur les taux de croissance des pays en développement ou émergents, des effets plus dévastateurs que sur ceux des nations industrialisées. Alors que certains n’avaient pas les ressources nécessaires pour financer des mesures de relance assez vigoureuses, les grands pays émergents ont vite retrouvé le chemin de la reprise et sont actuellement les principaux moteurs de l’économie mondiale. L’effondrement des flux de capitaux privés a provoqué un déficit croissant dans le financement global du Sud. Et jusqu’à présent, pas plus l’augmentation des flux financiers publics que la lente reprise – depuis la fin 2009 – des apports de capitaux privés n’ont permis de compenser ces manques. L’ONU indique par ailleurs que le volume global des mouvements financiers des pays du Sud vers ceux du Nord dépasse celui des flux en sens contraire : le Sud continue de financer le Nord. Alors que l’on débat désormais d’une réforme de l’ordre économique et financier mondial, cela n’a pas encore été suivi d’effets suffisants pour les pays en développement. Les institutions financières internationales disposent bien de ressources accrues, mais les pays en développement y sont toujours sous-représentés. Le FMI et la Banque mondiale ont remis en question certains de leurs dogmes traditionnels, sans que l’on puisse parler à coup sûr de nouvelle politique. Il apparaît toujours plus évident que les impôts jouent un rôle central dans la mobilisation de ressources locales pour financer le développement et l’on reconnaît d’une manière générale qu’il faudra réformer dans ce sens la fiscalité des pays en développement. Cependant, l’aide technique des pays industrialisés en vue de réaliser ces réformes reste insuffisante. De même, il est de plus en plus admis que les impôts sont un instrument pour la construction de l’Etat (state-building), la démocratisation et la gouvernance. La lutte contre l’évasion fiscale à l’échelle internationale et les flux illicites de capitaux (illicit capital flows) a gagné en vigueur et l’on voit s’améliorer les échanges d’informations en matière fiscale. Mais les instruments novateurs et plus efficaces d’une transparence accrue ont de la peine à s’imposer face aux intérêts occultes de certains centres financiers. |
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