Summary: | La Grande Famine n’a pas épargné les mouvements nationalistes. À l’été 1846, alors que le mildiou ravage les cultures, une crise au sein de la Repeal Association conduit à une scission qui confirme son déclin. Quelques mois plus tard, Daniel O’Connell, son chef charismatique disparaît. Plus généralement, face à la famine, les nationalistes vont de déconvenues et déconvenues. Les tenants de la voie constitutionnelle peinent à se faire entendre à Londres et à peser sur les décisions du gouvernement, tandis qu’une tentative d’insurrection armée avorte et qu’un projet inédit visant à davantage investir le terrain socio-économique fait lui aussi long feu. Cet article propose de faire retour sur ces échecs, de livrer quelques pistes pour les expliquer et de mettre en débat l’hypothèse suivante : si la Grande Famine a constitué un tournant majeur dans de nombreux domaines, c’est peut-être moins fondamentalement le cas, à court terme, pour l’histoire du nationalisme en Irlande, au regard notamment des transformations majeures qui avaient eu lieu au cours des deux ou trois décennies précédentes
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