Mémoire et imagination chez les aliénistes esquiroliens et dans la troisième version de la Tentation de saint-Antoine de Flaubert : d’un savoir l’autre

A la suite d’Esquirol dans son traité Des maladies mentales de 1838, ceux que l’on appelait alors les « aliénistes » proposent de nouvelles théories de l’imagination qui, considérées dans leur ensemble, esquissent un cadre épistémique que Flaubert utilise comme cadre rhétorique dans la troisième ver...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Jean-Louis Cabanès
Format: Article
Language:fra
Published: Laboratoire Interdisciplinaire Récits Cultures Et Sociétés 2011-01-01
Series:Cahiers de Narratologie
Subjects:
Online Access:http://journals.openedition.org/narratologie/5970
Description
Summary:A la suite d’Esquirol dans son traité Des maladies mentales de 1838, ceux que l’on appelait alors les « aliénistes » proposent de nouvelles théories de l’imagination qui, considérées dans leur ensemble, esquissent un cadre épistémique que Flaubert utilise comme cadre rhétorique dans la troisième version de la Tentation de saint-Antoine. Toutefois, l’auteur n’accepte pas l’assimilation de l’état dans lequel se trouve l’artiste lorsqu’il crée à une hallucination pathologique. Il s’oppose en cela à la théorie de Moreau de Tours ; en revanche, il se montre plus proche de la pensée de Brierre de Boismont (et de celle de l’historien Alfred Maury). Par cet usage intelligemment mitigé du cadre épistémique de l’aliénisme contemporain et par l’invention d’une prose poétique dont les soubassements théoriques annoncent certaines conceptions de Freud et de Nietzsche, Flaubert dépasse résolument les esquiroliens.
ISSN:0993-8516
1765-307X