Summary: | L’espace public d’Habermas et celui du gestionnaire d’une ville pourraient ne jamais se rencontrer : après tout, pour Tarde (1901) , le public est constitué par cette connexion des cerveaux à distance, permise par la presse notamment. Ce que l’on qualifie d’événements dans une ville représente cependant un moment rare de mise en présence, en contact physique, dans l’environnement bâti de la ville, de ces esprits, préparés, échauffés, « mobilisés » à distance auparavant. Mais cette focalisation de l’attention collective, ce centrage partagé sur un même agenda, ne dit rien des formes de composition de ces collectifs co-présents dans un lieu public. Il est alors trop facile de les réduire tous au statut de foule, comme le fait paresseusement toute une tradition sociologique à la suite de Le Bon (1895).
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