Les bibliothèques : des identités-palimpsestes

Quand je vais pour la première fois chez quelqu’un, mon regard est presque automatiquement attiré par sa bibliothèque. Quels livres cette bibliothèque renferme-t-elle ? Que me dit-elle sur la personne, sur son identité, sur ses goûts et sur nos possibles affinités ? Car chaque bibliothèque, en ce qu...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Géraldine Sfez
Format: Article
Language:deu
Published: Conserveries Mémorielles 2008-10-01
Series:Conserveries Mémorielles : Revue Transdisciplinaire de Jeunes Chercheurs
Online Access:http://journals.openedition.org/cm/131
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spelling doaj-5c544dc9040d4d98abb71292810034612020-11-24T21:35:10ZdeuConserveries MémoriellesConserveries Mémorielles : Revue Transdisciplinaire de Jeunes Chercheurs1718-55562008-10-015919Les bibliothèques : des identités-palimpsestesGéraldine SfezQuand je vais pour la première fois chez quelqu’un, mon regard est presque automatiquement attiré par sa bibliothèque. Quels livres cette bibliothèque renferme-t-elle ? Que me dit-elle sur la personne, sur son identité, sur ses goûts et sur nos possibles affinités ? Car chaque bibliothèque, en ce qu’elle dessine non seulement les contours d’une identité mais aussi les différents moments qui l’ont constituée, me donne des indices sur la personne dont je pénètre ainsi, très indiscrètement, l’intimité. Toute bibliothèque constitue en effet un relevé topographique, voire géologique, de l’identité de son possesseur. Car, comme la mémoire, une bibliothèque se constitue par sédimentations - acquisitions, pertes et emprunts successifs. A l’image des souvenirs ou des marques du corps (rides, plis…), les livres lus sont autant de signes des expériences et des lieux traversés. Mais si l’on peut ressaisir l’identité d’un individu à travers les livres qu’il a lus, la bibliothèque se construit également à partir des ouvrages qu’il possède mais qu’il n’a pas encore lus. Le désir latent, en attente, de la lecture se révèle aussi important que la mémoire des choses lues. C’est sur cette double dimension de mémoire et de projection, propre aux bibliothèques personnelles, que nous voudrions mettre l’accent afin de montrer que si la bibliothèque peut esquisser une identité, celle-ci se donne sous la forme non pas claire et transparente d’un portrait, mais sous celle complexe d’une identité qui se construit dans le temps, d’une identité-palimpseste.http://journals.openedition.org/cm/131
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description Quand je vais pour la première fois chez quelqu’un, mon regard est presque automatiquement attiré par sa bibliothèque. Quels livres cette bibliothèque renferme-t-elle ? Que me dit-elle sur la personne, sur son identité, sur ses goûts et sur nos possibles affinités ? Car chaque bibliothèque, en ce qu’elle dessine non seulement les contours d’une identité mais aussi les différents moments qui l’ont constituée, me donne des indices sur la personne dont je pénètre ainsi, très indiscrètement, l’intimité. Toute bibliothèque constitue en effet un relevé topographique, voire géologique, de l’identité de son possesseur. Car, comme la mémoire, une bibliothèque se constitue par sédimentations - acquisitions, pertes et emprunts successifs. A l’image des souvenirs ou des marques du corps (rides, plis…), les livres lus sont autant de signes des expériences et des lieux traversés. Mais si l’on peut ressaisir l’identité d’un individu à travers les livres qu’il a lus, la bibliothèque se construit également à partir des ouvrages qu’il possède mais qu’il n’a pas encore lus. Le désir latent, en attente, de la lecture se révèle aussi important que la mémoire des choses lues. C’est sur cette double dimension de mémoire et de projection, propre aux bibliothèques personnelles, que nous voudrions mettre l’accent afin de montrer que si la bibliothèque peut esquisser une identité, celle-ci se donne sous la forme non pas claire et transparente d’un portrait, mais sous celle complexe d’une identité qui se construit dans le temps, d’une identité-palimpseste.
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