Summary: | Cet article s'attachera à explorer l'interface poreuse entre l'humain et le non humain dans le recueil de poèmes et d'essais The Mara Crossing (2012) du poète britannique Ruth Padel, recueil qui raconte le phénomène migratoire du point de vue du sujet migrant qu'il soit humain, animal, végétal ou microbien. Il s'agira d'examiner l'utilisation stratégique chez Padel du trope jadis discrédité, l'anthropomorphisme, à l'instar de sa réhabilitation récente dans le « matérialisme vitaliste » de Jane Bennett, en tant que figure privilégiée qui permet de penser la redistribution des capacités d'action pratique et politique au-delà de l'humain en direction des êtres non humains, voire de l'ensemble du monde matériel, tout en faisant apparaître la matérialité inhérente de l'humain. En reliant les destins de sujets migrants d'ontologies diverses, Padel s'attache à raconter l'interdépendance et la vulnérabilité partagées de l'humain et du non humain dans un monde en mutation.
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