Summary: | L’orientation dominante des études sur le tourisme, longtemps marquées par l’importance de la dimension économique et par un désintérêt pour les questions touchant au corps, au sexe ou au genre, explique le silence autour du tourisme gay (qui n’est pas le tourisme des gays) jusqu’aux années 1990. Pourtant, ce tourisme identitaire existe depuis longtemps et sa visibilité se développe, surtout dans les pays développés occidentaux. La métaphore du voyage et la recherche du paradis (sexuel) perdu sont au cœur de l’identité homosexuelle depuis le 19 e siècle. Le tourisme gay se caractérise par des structures (tour-opérateurs, hébergements, croisières…) et des destinations spécifiques. Pour les gays il s’agit, dans l’espace-temps des vacances, propice au relâchement et à la recréation de soi, de fuir un monde structuré par le système hétérosexiste et de rejoindre les autres (gays). La recherche de la rencontre du semblable et la sexualisation assumée du tourisme gay, à travers la libération et la dénudation des corps, participent d’une véritable quête pour valider son identité de gay. Elles font que les destinations préférées par les gays sont les stations balnéaires et les grandes villes : elles sont en effet dotées d’espaces publics, d’équipements commerciaux et de formes d’hébergement fermées favorables aux interactions et à la réalisation d’une éphémère « communauté gay ». <br> The mainstream orientation of tourism studies, focused on the sole economic dimension for a long time, without any interest for questions about the body, sex or gender, explains the silence surrounding gay tourism (which is not the tourism of gay men) since the 1990s. However, this identity tourism has existed for a long time and its visibility is growing, especially in Western developed countries. The metaphor of the journey and the search for a (sexual) paradise lost have been at the core of the homosexual identity since the 19th century. Gay tourism is characterized by specific structures (tour-operators, lodgings, cruises…) and destinations. During the holiday’s time-space, favourable to relaxation and re-creation of oneself, gay men try to escape from a world structured by the heterosexist system and to join other gay men. The attempt to meet with a fellow person and the assumed sexualisation of gay tourism, through the liberation and undressing of bodies, take part in a true search to validate one’s gay identity. Thus, the favourite destinations for gay men are seaside resorts and large cities: they are indeed equipped with public spaces, commercial facilities and closed lodgings, which are favourable to interactions and to the realization of an ephemeral “gay community”.
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