Summary: | Ce rapport est celui d’un policier parisien en date du 29 décembre 1884 ; ce regard sur des écrits tracés sur un mur paraît aujourd’hui banal tant la lutte contre le graffiti (« contre le vandalisme ») fait partie des prérogatives policières. Il n’en était rien, il y a cent cinquante ans : ce constat d’écriture illicite constitue un événement aussi minuscule que considérable : il s’inscrit dans un moment important de redéfinition des fonctions du policier2 ; il inaugure un regard et sa pratique ; le policier précise non seulement le siège de l’écrit mais sa taille, sa couleur, son support et sa consistance. L’agent indique aussi le trouble provoqué, ce qu’aujourd’hui on nomme la saillance d’un écrit. Comment un tel constat d’écriture a-t-il été rendu possible ? Quel intérêt pouvait pousser un policier faisant sa ronde à noter, avec tant de soins, quelques signes traces à la peinture verte ? Pourquoi soudain cet écrit en public devient suspect ? Et surtout pour ces inspecteurs qu’est-ce qui constitue dans leur fonction l’acte d’écrire en un acte à observer et à décrire dans un rapport ?
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