Summary: | Traces et Mémoires, les titres des deux parties qui composent Récits d’Ellis Island réalisé par Georges Perec et Robert Bober entre 1978 et 1980, peuvent être perçus comme résumant les enjeux majeurs du film : la restitution, à partir de vestiges, de ce que fut ce lieu de passage de millions d’émigrants, devenu « lieu de mémoire » et une volonté de considérer ces destins dans leur singularité. Dans la première partie, Traces, le texte écrit et lu par Georges Perec relie Ellis Island à un questionnement personnel sur leurs propres origines et leur identité. Perec et Bober ne s’attachent pas à une reconstitution exacte du passé, projet voué à l’échec, mais vont créer un espace fictionnel au sein du projet documentaire à travers la mise en scène de photographies (la plupart sont de Lewis Hine et datent du début du XXe siècle) dans les lieux même où furent réalisées les prises de vue. Photographie et cinéma ainsi confrontés leur permettent de mener à bien une réflexion sur l’exil, la transmission d’une histoire et d’y projeter leur propre questionnement autobiographique, de l’ordre du possible, du potentiel.
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