Summary: | L’ouvrage posthume de S. T. Coleridge, Confessions of an Inquiring Spirit, est trop rarement perçu comme un texte capital dans l’histoire de la critique biblique. S’inscrivant dans la tradition allemande, celle de Lessing en particulier, il présente pourtant une herméneutique critique qui reconnaît l’autorité de la Bible tout en évitant la doctrine de l’inspiration plénière et les dangers de ce que Coleridge appelle la « bibliolâtrie ». Un lien étroit est établi entre la littérature de la Bible et l’œuvre de Shakespeare, lien selon lequel les Écritures révèlent la nature de Dieu et les vérités de la foi chrétienne. Le retentissement des Confessions ne se fit pas ressentir de manière immédiate, mais l’ouvrage est le précurseur de nombreux travaux bien ultérieurs dans le domaine de la critique biblique, dont l’essai de Benjamin Jowett dans Essays and Reviews (1860). Coleridge définit une herméneutique résolument moderne qui définit la Bible comme le Verbe de Dieu mais qui considère aussi « le chariot vivant qui porte (pour nous) le trône de l’Humanité Divine ». Dans ses Confessions, Coleridge confirme que les Écritures sont à la fois une grande œuvre littéraire, et, par là-même, un ouvrage théologique sur la révélation religieuse.
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