Summary: | Ma communication examine l’alternance en français montréalais des auxiliaires avoir et être dans la vingtaine de verbes nécessitant conventionnellement être (ex. J’ai tombé) et dans les pronominaux (ex. Je m’ai fait mal). Cette variabilité a été recensée dans pratiquement toutes les communautés francophones d’Amérique du Nord et dans certaines régions de France et de Belgique. Après avoir analysé le corpus montréalais Sankoff-Cedergren (1971), Sankoff & Thibault (1977) ont observé une généralisation d’avoir dans 34% des occurrences. Puisqu’en 45 ans le paysage linguistique montréalais a connu de grands changements, je tente de déterminer par le biais d’entrevues sociolinguistiques avec 48 locuteurs l’état de cette variation. Après avoir transcrit les temps composés des verbes démontrant une alternance en 1971 et ceux des pronominaux obtenus, je groupe mes locuteurs selon divers facteurs (âge, sexe, classe socio-économique, insertion dans le marché linguistique, bilinguisme, etc.). Mes résultats préliminaires montrent que l’alternance d’auxiliaires dans les intransitifs a globalement diminué (taux de sélection d’avoir de 10,4%) depuis 1971 et que celle dans les pronominaux est socialement marquée. Le maintien d’être corrèle avec une classe socio-économique et une insertion dans le marché linguistique élevés.
|