Impact des aménagements sur la migration anadrome du saumon atlantique (Salmo salar L.) sur le gave de Pau (France)

Le suivi par radiotélémétrie de la migration anadrome de 114 saumons atlantiques sur le Gave de Pau, réalisé de 1995 à 1997, a permis d'étudier l'impact de 31 des 37 obstacles érigés sur l'axe de migration. Cinq obstacles majeurs ont été identifiés en regard de leur faible pe...

Full description

Bibliographic Details
Main Authors: CHANSEAU M., CROZE O., LARINIER M.
Format: Article
Language:English
Published: EDP Sciences 1999-04-01
Series:Knowledge and Management of Aquatic Ecosystems
Subjects:
Online Access:http://dx.doi.org/10.1051/kmae:1999013
Description
Summary:Le suivi par radiotélémétrie de la migration anadrome de 114 saumons atlantiques sur le Gave de Pau, réalisé de 1995 à 1997, a permis d'étudier l'impact de 31 des 37 obstacles érigés sur l'axe de migration. Cinq obstacles majeurs ont été identifiés en regard de leur faible perméabilité et/ou des retards qu'ils induisent ainsi que de leur position sur l'axe. La transparence de ces 5 aménagements permettrait à plus de 80 % (contre seulement 13 % dans la situation actuelle) des saumons de parvenir sur de bonnes zones de frayères. L'accumulation des retards au niveau de chaque obstacle peut empêcher une proportion non négligeable des poissons de parvenir à temps sur les meilleures zones de frayères, notamment ceux qui se présentent à l'automne sur le gave, ou ceux qui, ralentis par les obstacles, effectuent un arrêt estival sur la partie aval du cours d'eau. Les seuils de stabilisation en enrochements de faible hauteur (< 1,5 m) ont été perméables à la migration, la plupart des poissons ayant été retardés moins de 24 heures. Les seuils de hauteur (> 2,5 m) supérieure ont eu des impacts variables, imputables en grande partie au type de passe à poissons. Les passes à bassins et les rivières de contournement ont été les dispositifs de franchissement les plus performants. Les passés à ralentisseurs à chevrons épais se sont révélées peu performantes en raison de leur faible débit d'alimentation et de leur grande sensibilité aux variations des niveaux d'eau amont. L'impact des aménagements hydroélectriques sans dérivation dépend de l'emplacement de l'entrée de la passe à poissons et de son débit d'alimentation : des effets minimums sur la migration ont été observés lorsque les ouvrages étaient équipés d'un dispositif mobilisant des débits importants (2-4 m3/s) et dont l'entrée se situait dans le canal de fuite. L'impact des aménagements hydroélectriques munis d'une dérivation, tous équipés d'un dispositif de franchissement au niveau des barrages de prise d'eau, dépend des débits réservés dans les parties court-circuitées. Ces bras deviennent très attractifs pour les poissons lorsque leur débit est supérieur à 500 l/s/m de largeur au niveau de la confluence avec les canaux de fuite. La grande majorité des franchissements d'obstacles (85,6 %) a eu lieu en pleine journée. Seules les rivières de contournement assurent un passage nocturne important et semblent respecter davantage les rythmes naturels de migration du saumon.
ISSN:1961-9502