Le travail du récit sur les relations de care : littérature et sociologie

A partir de la perspective féministe du care, cet article propose une analyse mettant en regard la façon dont les approches littéraire et ethnographique parviennent à représenter la position subalterne de la travailleuse du care et la relation de care entre l’employée et l’employeuse domestique. Le...

Full description

Bibliographic Details
Main Authors: Laura Marzi, Patricia Paperman
Format: Article
Language:English
Published: UPV/EHU Press 2016-03-01
Series:Papeles del CEIC: International Journal on Collective Identity Research
Subjects:
Online Access:http://www.ehu.eus/ojs/index.php/papelesCEIC/article/view/15425
Description
Summary:A partir de la perspective féministe du care, cet article propose une analyse mettant en regard la façon dont les approches littéraire et ethnographique parviennent à représenter la position subalterne de la travailleuse du care et la relation de care entre l’employée et l’employeuse domestique. Le travail de la littérature est étudié à partir du roman La Porte de Magda Szabò. Dans cet ouvrage, le déclenchement de l’histoire est la volonté de la part de l’écrivaine de réparer sa trahison envers l’employée domestique Emerenc. Cette réparation consiste pour Szabò dans l’écriture du récit de l’histoire de la vie d’Emerenc, qui devient ainsi visible. On se demande ensuite si cette réparation passe à travers une héroïsation du personnage de la travailleuse. Dans les romans de care les femmes care-givers occupent la scène principale: elles sont des héroïnes, non pas dans le sens de l’héroïsme universel masculin, mais de celui qui émerge des récits de care au prisme du genre. L’approche ethnographique est considérée à partir du livre de Caroline Ibos Qui gardera nos enfants? Cette enquête de terrain sur les relations entre nounous ivoiriennes et employeuses, en région parisienne laisse une large place aux paroles des nounous. Elle montre comment l’invisibilisation de la travailleuse du care répond à la nécessité pour l’employeuse de garder intact l’ordre symbolique de son appartement en dépit du passage quotidien de la femme étrangère.
ISSN:1695-6494
1695-6494