Summary: | Cet article analyse le boom de la musique andine au Chili pendant la dictature du Général Augusto Pinochet (1973-1989), malgré la censure imposée par le régime militaire après le coup d’État de septembre 1973. Il interroge les conséquences de la répression et de la censure sur le public et sur les habitudes de consommation ; les nouvelles significations attribuées à la tradition folklorique comme forme d’imposition hégémonique, mais aussi comme forme de résistance politique ; l’impact du démantèlement de l’industrie du disque et de sa substitution par les cassettes ; et la manière dont les intérêts géopolitiques de l’État ont rencontré les modes américaines des années 1970. Cet article analyse les causes et les conséquences de la censure musicale, mais également la rupture apparente de la censure à partir d’une réflexion sur les aspects politiques et géopolitiques, artistiques et religieux de la musique et des industries créatives. Les paradoxes et les contradictions nés de l’intervention culturelle directe de l’État sont au cœur de l’analyse.
|