Summary: | Le Maroc abritait dans ses plus grands fleuves les populations d’aloses (A. alosa et A. fallax) les plus méridionales de l’aire de distribution, mais diverses pollutions et les constructions de barrages ont considérablement réduit leur effectif dont la production atteignait 700 t dans les années 70. Seul l’oued Sebou et son affluent l’Ouerrha, offraient encore récemment jusqu’en 1991, des lieux de frai accessibles.
Entre 1978 et 1988, 1 223 aloses ont été étudiées. Elles ont montré des caractéristiques morphologiques (biométriques et méristiques) et écobiologiques particulières, beaucoup plus nettes chez la grande alose, qui ont été comparées à celles de populations septentrionales. Il est apparu que la valeur modale du nombre de branchiospines des aloses vraies (110) est la plus faible de l’aire de distribution. Cette particularité peut résulter de plusieurs facteurs modulateurs (température, taille des proies consommées, compétition interspécifique en mer). Egalement, la plus faible valeur des moyennes de caractères méristiques (rayons de nageoires, scutelles) peut exprimer la conservation de caractères archaïques qui ont été récemment soulignés par une étude génétique des aloses feintes. Les grandes aloses femelles ont un âge moyen de 5,8 ans contre 5 ans chez les mâles ; la particularité des écailles est la présence de marques hivernales cicatricielles et d’une marque de crue, souvent plus visible chez les juvéniles. Les performances de croissance remarquable en longueur et en poids des aloses vraies sont probablement liées à la richesse trophique des eaux côtières qu’elles colonisent (présence d’un upwelling). Enfin, le flux migratoire au Maroc est beaucoup plus étalé dans le temps (6 mois contre 4) et décalé vers l’automne-hiver.
La grande alose qui était un patrimoine d’intérêt également socio-culturel et scientifique a malheureusement disparu depuis 1992 des eaux marocaines.
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