Désir de nature et invention de la forêt en Occident
Poumon de la planète, habitat, bassin de ressources ligneuses renouvelables, source d’énergie et de nourriture, complément de la culture et des élevages, la forêt est aussi, souvent et de plus en plus, territoire refuge, lieu de détente et espace de loisir. Cette vision utilitaire de la forêt n’épui...
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Presses de l'Université du Québec
2006-09-01
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doaj-3a1618452d614e5aa6c63a5bf8eb0d8e2020-12-08T09:28:22ZfraPresses de l'Université du QuébecTéoros0712-86571923-27052006-09-01253613Désir de nature et invention de la forêt en OccidentGérard BeaudetPoumon de la planète, habitat, bassin de ressources ligneuses renouvelables, source d’énergie et de nourriture, complément de la culture et des élevages, la forêt est aussi, souvent et de plus en plus, territoire refuge, lieu de détente et espace de loisir. Cette vision utilitaire de la forêt n’épuise cependant pas le rapport que l’Occident entretient avec ce milieu. La forêt, comme l’ensemble des autres milieux constitutifs de l’habitat humain, est un construit dont on peut retracer les origines et l’évolution. C’est ce à quoi s’attarde le présent texte. En Occident, l’invention de la forêt s’est déclinée sur plusieurs registres dont, à compter de la première moitié du XIXe siècle, ceux du loisir et du tourisme. Il en a résulté une nouvelle catégorisation géographique qui a fait des massifs soumis à une double artialisation des territoires d’exception. Malgré tout, l’exploitation économique de la matière ligneuse reste globalement prépondérante, voire trop souvent exclusive. On ne s’étonnera donc pas que les attentes sociales ne soient que très partiellement satisfaites. Mais les conflits d’usages ne sont pas attribuables à la seule subordination des usages sociaux aux usages économiques. La mise en valeur de la forêt est aussi confrontée aux impacts d’une fréquentation qui s’apparente dorénavant, en certains lieux et en certaines circonstances, à une véritable invasion. Bien que tentante, la réduction des conflits d’usage dans les forêts à une incompatibilité persistante entre ses usages sociaux, d’une part, et ses usages économiques, d’autre part, est donc difficilement conciliable avec ce qu’est devenue la forêt dans nos sociétés. Seul le dépassement de cette contradiction héritée des Lumières nous permettra de participer à la poursuite d’une invention fondatrice de l’Occident.http://journals.openedition.org/teoros/1053artialisationforêtinventionreprésentationusage |
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Poumon de la planète, habitat, bassin de ressources ligneuses renouvelables, source d’énergie et de nourriture, complément de la culture et des élevages, la forêt est aussi, souvent et de plus en plus, territoire refuge, lieu de détente et espace de loisir. Cette vision utilitaire de la forêt n’épuise cependant pas le rapport que l’Occident entretient avec ce milieu. La forêt, comme l’ensemble des autres milieux constitutifs de l’habitat humain, est un construit dont on peut retracer les origines et l’évolution. C’est ce à quoi s’attarde le présent texte. En Occident, l’invention de la forêt s’est déclinée sur plusieurs registres dont, à compter de la première moitié du XIXe siècle, ceux du loisir et du tourisme. Il en a résulté une nouvelle catégorisation géographique qui a fait des massifs soumis à une double artialisation des territoires d’exception. Malgré tout, l’exploitation économique de la matière ligneuse reste globalement prépondérante, voire trop souvent exclusive. On ne s’étonnera donc pas que les attentes sociales ne soient que très partiellement satisfaites. Mais les conflits d’usages ne sont pas attribuables à la seule subordination des usages sociaux aux usages économiques. La mise en valeur de la forêt est aussi confrontée aux impacts d’une fréquentation qui s’apparente dorénavant, en certains lieux et en certaines circonstances, à une véritable invasion. Bien que tentante, la réduction des conflits d’usage dans les forêts à une incompatibilité persistante entre ses usages sociaux, d’une part, et ses usages économiques, d’autre part, est donc difficilement conciliable avec ce qu’est devenue la forêt dans nos sociétés. Seul le dépassement de cette contradiction héritée des Lumières nous permettra de participer à la poursuite d’une invention fondatrice de l’Occident. |
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