Summary: | Cette étude vise à mesurer l’acquisition des relations phono-graphémiques chez des apprenants de français langue étrangère (=FLE) en contexte scolaire et à identifier d’éventuelles interférences entre la langue des apprenants (allemand) et la langue en cours d’acquisition (français). En effet, la recherche a montré que l’activation des systèmes phonologiques relatifs aux langues de l’apprenant n’était pas spécifique. Cette co-activation peut produire des interférences pouvant limiter l’apprentissage des correspondances phono-graphémiques de la langue étrangère. 45 ado-lescents francophones et 45 germanophones ont participé à cette étude. Ils devaient identifier la forme graphémique d’un stimulus oral dans une tâche de dictée composée de 47 pseudo-mots susceptibles de générer des interfé-rences cross-linguistiques. Les résultats analysés par une étude descriptive et des modèles statistiques multiniveaux ont montré qu’après 330 heures de leçons de français les apprenants germanophones identifient correctement 50% des formes écrites, que leur probabilité de se tromper est toujours si-gnificativement supérieure à celle d’un francophone, que les voyelles nasa-les du français sont les phonèmes dont les CPG sont les plus difficiles à identifier pour des germanophones et les plus faciles pour des francopho-nes, et que les erreurs commises lors de l’écriture des voyelles nasales sont principalement des erreurs phonologiques. Ces résultats semblent indiquer qu’il existe des interférences fortes entre les deux langues des apprenants qui limitent l’acquisition implicite des correspondances phono-graphémiques. Les implications de ces résultats sont mises en perspective pour la didactique du FLE en milieu scolaire.
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