Le « butin de guerre » camusien, de Kateb Yacine à Kamel Daoud
Les œuvres postcoloniales, longtemps regardées comme périphériques, sont par essence des œuvres porteuses d’une écriture transgressive mettant en scène la complexité du sujet postcolonial plurilingue et pluriculturel. Meursault, contre-enquête de Kamel Daoud s’inscrit dans ce sillage. En s’inspirant...
Main Author: | |
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Format: | Article |
Language: | English |
Published: |
Université du Sud Toulon-Var
2017-12-01
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Series: | Babel : Littératures Plurielles |
Subjects: | |
Online Access: | http://journals.openedition.org/babel/5002 |
Summary: | Les œuvres postcoloniales, longtemps regardées comme périphériques, sont par essence des œuvres porteuses d’une écriture transgressive mettant en scène la complexité du sujet postcolonial plurilingue et pluriculturel. Meursault, contre-enquête de Kamel Daoud s’inscrit dans ce sillage. En s’inspirant de L’Étranger et de La Chute d’Albert Camus, l’écrivain algérien revisite ces écrits et impose « un dire rival » aux narrations coloniales. À travers ce roman, Daoud fait de la langue française la langue de l’affranchissement des différentes tutelles, de l’avènement du dire postcolonial, franc et incisif. Si cette œuvre replace « l’indigène », « l’Arabe », au premier plan de la scène littéraire, dénonce la déshumanisation, l’oubli et la visibilité négative, voire l’invisibilité, elle rend, toutefois, un hommage vibrant à l’orfèvre Camus. Sur les traces d’un Kateb Yassine considérant la langue française comme « un butin de guerre », il campe les modalités d’une écriture hautement subversive déboulonnant au passage de multiples symboles. |
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ISSN: | 1277-7897 2263-4746 |