Summary: | L’article questionnera la prétendue place de la religion dans la constitution des lieux, des espaces et des territoires de la communauté arabe chrétienne numériquement majoritaire du Proche-Orient, les grecs-orthodoxes. En proposant des exemples, l’article montrera la variété des échelles et des enjeux qui permettent à un large panel d’acteurs individuels ou institutionnels, présents dans tous les contextes géographiques, politiques et sociaux du Proche-Orient, d’inventer une identité orthodoxe polymorphe, opportuniste et aux contours flous. S’enchevêtrant avec d’autres, toutes aussi hybrides et flexibles, ces identités participent à la construction d’espaces qui ne peuvent être qualifiés de « religieux », leur bornage et cartographie étant irréalisables, sauf à changer de paradigme et de regard sur cette communauté et sur les espaces des différents états du Proche-Orient. <br> The article will critically examine the alleged role of religion in the making of the Greek-Orthodox place, space and territories of the numerically most important Christian Arab community in the Middle East. Through various examples, it will illustrate the variety of scales and stakes which have given the opportunity to a wide range of individuals and institutions present in all the geographical, political, and social contexts of the Middle East to invent a many-facetted, opportunistic and loosely-defined Orthodox identity. The latter intermingles with many others, all just as hybrid and flexible, who all together contribute to the construction of spaces which cannot be construed as being « religious ». As these spaces can neither be bounded nor mapped, a paradigmatic shift is required as well as different outlooks on both this community and the different spaces of the Middle Eastern states.
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