Summary: | Le Cameroun précolonial dénote une réalité d'éducation du corps du fait de la richesse culturelle des pratiques corporelles ancestrales. Elle est affirmée dans le combat pour la survie, l'expression et l'affirmation sociales. Il s'agit par conséquent d'un outil de travail, un élément de socialisation et d'un objet de loisir, inscrit dans une logique utilitaire, ludique et communicative décliné en plusieurs pratiques transmises de génération en génération.
La colonisation du Cameroun par les français et les anglais a légué comme héritage lié au corps, l'enseignement de l'EP exercé de diverses manières. Plus formalisé à l'école chez les francophones et plus développés en clubs privés en zone anglophone. Tout un système qui a contribué à changer fondamentalement la perception de l'Africain, l'amputant de son essence pour donner au corps ancestral une identité d'emprunt. L'avènement de l'école va bouleverser l'ordre social mettant en conflit les valeurs ancestrales et occidentales. La règlementation s'impose, les méthodes s'affrontent, des textes sont alors adoptés pour discipliner la malléabilité du corps conformément aux usages métropolitains.
Des textes d'ELAME Jackson de 1967–1969, aux différentes Instructions Générales, autres Essais de programmes et notes officielles structurent progressivement la leçon d'EPS ; l'applique à tout le territoire national et à tous les niveaux d'enseignement au Cameroun tout en prenant en compte la compétition. Toutefois, on remarque la perspicacité du Camerounais à prôner la flexibilité face à l'Africain par rapport à ces règles et à son environnement culturel. Toute préoccupation qui semble s'affirmer progressivement pour les Etats africains.
Notre réflexion nous mènera aussi sur la sportivation des APS, L'élargissement de l'éventail des activités physiques, et la place réservée aux jeux et sports ancestraux.
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