Summary: | Le contrôle des douze ateliers monétaires de la Castille représentait un enjeu majeur pour la politique monétaire des Habsbourg du XVIIe siècle, qui connut de multiples mutations jusqu’en 1686. La procédure de la résidence fut abondamment utilisée pour lutter contre les fraudes monétaires et défendre la souveraineté du monarque dans ce domaine. L’enquête secrète des commissaires du roi, le recueil à charge et à décharge des témoignages et les expertises techniques et comptables permettaient en effet d’évaluer les compétences des officiers de la monnaie et de définir d’éventuelles incompétences comme des fautes, que l’étape judiciaire de la résidence pouvait ensuite criminaliser. Il revenait ensuite au Conseil de Castille de statuer sur ces qualifications criminelles et de délivrer la sentence définitive, qui était aussi guidée par des considérations plus politiques. L’expertise de la frappe monétaire n’était donc pas neutre, surtout dans le contexte d’un affermage d’une partie de la production monétaire à des financiers. Elle a pu constituer un moyen pour restaurer la distinction (et non la séparation) entre les intérêts de la Couronne et ceux des particuliers.
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