Summary: | Nous nous proposons d'analyser le discours direct en tant que structure
discursive, se manifestant dans des moments éloignés en diachronie (XVIe-XXe
siècle). Comme objet, nous avons choisi le discours rapporté en DD dans le
contexte du discours de l'action dramatique, dans le théâtre français. Notre
objet concerne le fait qu'un personnage rapporte la parole d'un autre, en le
citant en discours direct, comme par exemple dans Phèdre, où la mort
d'Hippolyte est racontée par Théramène, qui insère dans son récit les derniers
mots prononcés par le jeune prince mourant, en DD.
Nous avons choisi le théâtre à cause de la pertinence, qualitative et
quantitative, de ce genre dans l'histoire de la culture française. Du point de
vue de sa nature discursive, le DD enchâssé dans le discours théâtral exalte la
nature dramatique que Bakhtine attribue même « à l’énoncé le plus simple ».
Ce que nous nous proposons ici est de faire une première vérification de la
faisabilité d’une telle recherche, en analysant les DD de sept pièces. Pour
l’analyse, nous avons considéré le DD et ses variations/recadrages, les aspects
morphosyntaxiques et les aspects pragmatique-fonctionnels. L’organisation
énonciative change selon les rapports qui relient les énonciateurs entre eux aux
différents niveaux d’enchâssement. Les recadrages énonciatifs dépendent soit de
variations dans la structure de l’enchâssement, soit de la nature énonciative du
DR (modalité et temps).
L’anayse permet d’approfondir la descriptions des phénomènes concernant le DD et
de les mettre en relation avec l’organisation narrative et argumentative du
discours théâtral. Les données montrent aussi l’intérêt de poursuive la
recherche, pour vérifier sur un corpus plus riche si les différences de cadres
et recadrages discursifs sont appréciables d’un point de vue diachronique.
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