Summary: | La réalisation de ce premier numéro s’est accompagnée d’un renouvellement continuel de notre réflexion sur la place et les fonctions qu’occupe la mémoire dans la sphère publique. L’année 2005, par exemple, fut hautement symbolique du point de vue mémoriel puisqu’elle portait les mémoires ressassées de la fin de la Deuxième Guerre mondiale. L’actualisation de mémoires hétéroclites s’est produite devant un public diversifié qui ne se compose plus uniquement d’historiens et d’autres érudits. Au sein d’un public bigarré, les mémoires sont non consensuelles : les communautés juives de tous azimuts ainsi que les Français reconnaissent l’année 2005 comme ayant porté la mémoire de la libération ; les Allemands et les Japonais endossent le souvenir commun de la défaite, ainsi que les souvenirs respectifs de l’occupation et de l’horreur nucléaire ; les Russes enfin célèbrent une victoire, celle de la Grande Guerre patriotique. La teneur mémorielle de l’année en cours rappelle le postulat suivant : il n’existe pas de mémoire, il n’y a que des mémoires. Il en va de même pour les mémoires du communisme en Europe. Qu’il s’agisse de mémoires individuelles ou collectives, les Russes, Roumains, Polonais ou Français ont vécu des expériences dissemblables et ils participent à la création d’une mosaïque mémorielle hétéroclite.Ainsi, à l’instar de l’année 2005, ce premier numéro de Conserveries mémorielles permettra d’actualiser la discordance des mémoires devant la singularité d’une expérience commune : celle du communisme. Individuelles ou collectives, les mémoires du communisme servent à combler le vide qu’il soit identitaire ou politique. En soutenant une humble réflexion sur la réminiscence, Conserveries mémorielles souhaite alimenter une réflexion sur les mémoires et les expériences du communisme en Europe qui soit enrichie par la diversité de ses approches.
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