« Simplifier l’orthographe, oui, mais... ». Attentes, réserves et ambivalences dans les discours d’enseignant.e.s sur ce que serait une « bonne » réforme de l’orthographe française

L’orthographe française est source de difficultés, d’insécurité, de fierté et d’attitudes d’ambivalentes. Elle est également, en raison même de cette ambivalence des attitudes à son égard, l’objet de débats récurrents sur l’opportunité d’une réforme. Un groupe de recherche international a entrepris...

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Bibliographic Details
Format: Article
Language:English
Published: EDP Sciences 2012-07-01
Series:SHS Web of Conferences
Online Access:http://dx.doi.org/10.1051/shsconf/20120100289
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spelling doaj-046fef99fc064abe85e14ab4c62bb89e2021-03-02T10:06:45ZengEDP SciencesSHS Web of Conferences2261-24242012-07-0112155216910.1051/shsconf/20120100289« Simplifier l’orthographe, oui, mais... ». Attentes, réserves et ambivalences dans les discours d’enseignant.e.s sur ce que serait une « bonne » réforme de l’orthographe françaiseL’orthographe française est source de difficultés, d’insécurité, de fierté et d’attitudes d’ambivalentes. Elle est également, en raison même de cette ambivalence des attitudes à son égard, l’objet de débats récurrents sur l’opportunité d’une réforme. Un groupe de recherche international a entrepris d’évaluer l’existence d’une demande sociale en matière de réforme de l’orthographe du français. Une enquête par questionnaires a été menée dans 6 pays francophones auprès de plus de 1700 enseignants et futurs enseignants de français. À des degrés divers selon les pays et le statut professionnel des sujets, une majorité des personnes est favorable à une rationalisation du système graphique du français. Ainsi, de façon schématique, les réponses obtenues en Algérie et au Maroc sont plus favorables à une réforme que celles recueillies dans les pays francophones du nord (Belgique, France, Québec, Suisse). Les enseignants en poste sont plus disposés à accepter une réforme que les futurs enseignants encore en formation, et plus particulièrement les enseignants du premier degré (directement et quotidiennement confrontés à l’enseignement des règles) que ceux du secondaire. De façon plus ciblée, la présente contribution s’intéresse à ce que les témoins répondent à la question de savoir ce que serait pour eux/elles une « bonne » réforme de l’orthographe. Pour ce faire, nous avons mené une analyse thématique des discours recueillis dans les réponses libres à une question ouverte. Cela nous a permis d’identifier des propositions que nous avons regroupé en blocs thématiques, au sein desquels on peut dégager deux grandes tendances. En effet il ressort des discours des répondants une polarisation marquée autour de deux attitudes. •L’une, pragmatique, se manifeste dans des propos favorables à une simplification de certains points de la norme graphique, principalement à des fins de rationalisation (réduction des exceptions, introduction de plus de cohérence dans les sous-systèmes – morphographiques notamment), de facilitation d’usage et d’apprentissage. •L’autre, fortement teintée d’idéologie, est une attitude d’attachement à des aspects symboliques de l’orthographe (étymologiques, esthétiques, moraux, etc.). Cet attachement peut être implicite par un rejet pur et simple de toute réforme ou prendre des formes plus subtiles, notamment des concessions ou des oppositions. Mais il convient de noter que ces deux attitudes ne sont pas mutuellement exclusives l’une de l’autre et qu’elles peuvent au contraire cohabiter sous la forme d’un discours énonçant un désir de simplification et en limitant la portée. http://dx.doi.org/10.1051/shsconf/20120100289
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publisher EDP Sciences
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publishDate 2012-07-01
description L’orthographe française est source de difficultés, d’insécurité, de fierté et d’attitudes d’ambivalentes. Elle est également, en raison même de cette ambivalence des attitudes à son égard, l’objet de débats récurrents sur l’opportunité d’une réforme. Un groupe de recherche international a entrepris d’évaluer l’existence d’une demande sociale en matière de réforme de l’orthographe du français. Une enquête par questionnaires a été menée dans 6 pays francophones auprès de plus de 1700 enseignants et futurs enseignants de français. À des degrés divers selon les pays et le statut professionnel des sujets, une majorité des personnes est favorable à une rationalisation du système graphique du français. Ainsi, de façon schématique, les réponses obtenues en Algérie et au Maroc sont plus favorables à une réforme que celles recueillies dans les pays francophones du nord (Belgique, France, Québec, Suisse). Les enseignants en poste sont plus disposés à accepter une réforme que les futurs enseignants encore en formation, et plus particulièrement les enseignants du premier degré (directement et quotidiennement confrontés à l’enseignement des règles) que ceux du secondaire. De façon plus ciblée, la présente contribution s’intéresse à ce que les témoins répondent à la question de savoir ce que serait pour eux/elles une « bonne » réforme de l’orthographe. Pour ce faire, nous avons mené une analyse thématique des discours recueillis dans les réponses libres à une question ouverte. Cela nous a permis d’identifier des propositions que nous avons regroupé en blocs thématiques, au sein desquels on peut dégager deux grandes tendances. En effet il ressort des discours des répondants une polarisation marquée autour de deux attitudes. •L’une, pragmatique, se manifeste dans des propos favorables à une simplification de certains points de la norme graphique, principalement à des fins de rationalisation (réduction des exceptions, introduction de plus de cohérence dans les sous-systèmes – morphographiques notamment), de facilitation d’usage et d’apprentissage. •L’autre, fortement teintée d’idéologie, est une attitude d’attachement à des aspects symboliques de l’orthographe (étymologiques, esthétiques, moraux, etc.). Cet attachement peut être implicite par un rejet pur et simple de toute réforme ou prendre des formes plus subtiles, notamment des concessions ou des oppositions. Mais il convient de noter que ces deux attitudes ne sont pas mutuellement exclusives l’une de l’autre et qu’elles peuvent au contraire cohabiter sous la forme d’un discours énonçant un désir de simplification et en limitant la portée.
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